BOZAS : Etymologie et orthographe.

Nous n’avons pas de certitude sur l’origine du toponyme, mais seulement des hypothèses, dont certaines ont déjà été évoquées par des érudits locaux.

Dans le livre «  Les châteaux historiques du Vivarais » de Benoit d’Entrevaux (1914), Michel de Chazotte, auteur principal de la notice sur « BOSAS », évoque les « boses », qui seraient le nom donné par les montagnards du Velay aux petits poissons des ruisseaux ; c’est d’ailleurs le nom d’un ruisseau de la commune, affluent de la Sauzine (Chogine en patois), qui a donné son nom au domaine de Boze qu’il traverse.

Charles Forot, dans le chapitre « Bosas » de son livre «Saint-Félicien et ses communes »(1964) écarte cette hypothèse pour lui préférer celle de territoire de « Boson, de la famille du roi de Provence qui posséda longtemps ces terres » .Il se réfère au Boson qui, avec son épouse Magemburge, a donné en 912 à l’église Sainte Marie du Puy (en Velay) le territoire d’Arlebosc. Ce Boson est-il apparenté au roi de Provence du même nom, élu roi à Mantaille (Drôme) en 879 et décédé à Vienne en 887 ? Ce n’est pas impossible, mais les généalogies des « bosonides » publiées sur Internet ne permettent pas de prouver un éventuel lien.

Autres hypothèses : D’après le dictionnaire occitan-français d’Alibert(1966) le mot « bosa » a le sens soit de masse d’eau, soit de bouse… Plus vraisemblable à notre avis serait de faire dériver notre toponyme de « Bo(s) », bois ou lieu boisé dans la zone nord-occitane qui est la nôtre ; le mot vient probablement du latin « boscum », mais le c disparait dans les parlers nord occitans, comme le montrent le dictionnaire Français-Nord Occitan de l’abbé Joannès Dufaud (1998) et le répertoire du « censier de Chomelix » de 1204, en Haute Loire, publié en 1978 par le CNRS.

BOZAS ou BOSAS ?

L’orthographe a varié au cours des siècles. Avant la Révolution, on trouve aussi bien BOUSAS, proche du patois local, que BOSAS (Estimes de 1464) ou BOZAS (1693, élévation de la terre en marquisat pour les Du Bourg, alors seigneurs du lieu). La Révolution adopte BOSAS en 1790, jusqu’en 1985 où le maire M. Claude Deries et sa municipalité décident de revenir à l’orthographe BOZAS. Notons qu’en 1903, l’instituteur public Emile Delarbre avait intitulé sa monographie imprimée (134 pages) « Sur les rives du Doux – BOZAS », ne tenant pas compte de l’orthographe officielle de l’époque.

Christian Foriel-Destezet